REFERENCES REGLEMENTAIRES

Extrait de l’article R.4311-1 du Code de la Santé Publique

Est considérée comme exerçant la profession d’infirmière ou d’infirmier toute personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu.
L’infirmière ou l’infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d’éducation de la santé et de formation ou d’encadrement.

NOTRE PHILOSOPHIE DE SOINS

Métaparadigme : nos définitions

Homme : L’Homme est un être unique, vivant, et conscient, dans des dimensions physique, émotionnelle, intellectuelle, existentielle et sociale, lesquelles sont indissociables et lui permettent de s’adapter à son environnement.

Santé : La Santé est un état d’équilibre physique, émotionnel, intellectuel, existentiel et social qui résulte de la mise en oeuvre par l’individu d’un processus d’adaptation à une modification de l’environnement, ou d’une action contribuant à une transformation de son milieu de vie.

Maladie : Etat de déséquilibre entre l’Homme et son environnement lié à une incapacité durable de s’adapter à cet environnement, ou d’agir sur son milieu de vie.

Philosophie de soins

Le modèle que nous avons choisi repose sur celui de Jean Watson (infirmière américaine). Il définit la nature même du caring = « prendre soin », de ses caractéristiques et des éléments essentiels qui le constituent. Notre intervention en réseau se situe effectivement dans cette dimension du « prendre soin » où l’approche globale de la personne et de son environnement est essentielle.

Le caring, pour le réseau Astéria, est constitué d’un ensemble de 9 facteurs caratifs. Sous-tendu par une philosophie humaniste, clé de voûte de l’approche en promotion de la santé, et par un ensemble de connaissances scientifiques en perpétuelle évolution, c’est un guide structurant pour comprendre le processus thérapeutique interpersonnel entre le soignant et la personne soignée.

Le développement d’un système de valeurs humanistes

Prise en compte des habitudes de vie, de l’environnement, de la culture, des croyances, de la personne et de son entourage. Elaboration d’une relation basée sur le respect mutuel. Un tel système de valeurs aide à tolérer les différences et à voir les autres à travers leurs systèmes de perception plutôt qu’à travers nos propres systèmes. C’est un engagement à recevoir en donnant, ce qui est une source de satisfaction. Il amène donc à considérer l’Humanité avec amour et à savoir apprécier la diversité et l’individualité.

La prise en compte et le soutien des représentations en matière de santé et d’espoir.

Le soignant respecte et soutient le système de croyances et d’espoir de la personne soignée afin de l’aider à accepter les informations qu’elle lui donne et à commencer à modifier son comportement en vue de mener une vie saine ou une fin de vie sereine.

La reconnaissance et le développement de l’expression de la dimension émotionnelle de soi et de l’autre.

Reconnaître ses émotions et s’autoriser à les ressentir, qu’elles soient pénibles ou agréables permet d’être profondément humain et de prendre soin de l’autre de façon globale. Apprendre à les formuler sans affect permet de créer une dynamique constructive dans la relation soignant/soigné.

Le développement d’une relation d’aide et de confiance.

Cette relation d’aide s’appuie sur :

  • La congruence = authenticité (concordance entre ce que je suis et ce que je donne à voir)
  • L’empathie : Faculté qu’a le soignant de vivre les sentiments et le monde d’une autre personne, et de lui communiquer une partie significative de cette compréhension
  • La chaleur humaine verbale et non verbale (liée à la considération positive inconditionnelle)
  • La communication efficace

L’utilisation systématique de la démarche clinique infirmière et des diagnostics infirmiers.

Cette technique de résolution de problème s’applique aux soins infirmiers (recueillir les données, déterminer les besoins, formuler les objectifs à atteindre, les actions à entreprendre, les moyens à mettre en œuvre et évaluer les résultats) et nous permet d’analyser une situation sanitaire et sociale et de prescrire des actions à entreprendre.

La promotion de la filière d’enseignement universitaire (système Licence Master Doctorat), de la formation continue et de la recherche en soins infirmiers.

Elles servent une réflexion scientifique, support de l’évolution de la profession. La pédagogie développée est centrée sur l’apprenant et ses capacités, est dispensée par des infirmier(e)s expert(e)s dans le domaine qu’elles enseignent.

La création d’un environnement physique, émotionnel, intellectuel, existentiel et socioculturel de soutien, de protection et/ou de correction afin de favoriser le confort, l’intimité, la sécurité, un cadre de vie propre, l’esthétique de la personne soignée.

La prise en compte des besoins humains et l’assistance dans leurs satisfactions.

Les besoins sont d’ordre physiologique, émotionnel, intellectuel, existentiel et sociaux culturels et permettent de formuler les diagnostics infirmiers.

La prise en compte des mécanismes d’adaptation de la personne.

La personne s’adapte à son environnement ou répond à des stimuli grâce à des mécanismes d’adaptation innés ou acquis. Ces mécanismes sont d’ordre biologique, psychologique ou social. Ces mécanismes régulateurs et cognitifs débouchent sur des réponses comportementales dans quatre modes : physiologique, image de soi, fonction de rôle et interdépendance.

LA DEMARCHE CLINIQUE INFIRMIERE

Au niveau infirmier, le champ de compétences se divise en deux parties :

  • un « Rôle Prescrit » qui comporte tous les actes techniques obligatoirement soumis à prescription médicale ,
  • un « Rôle Propre », ou « Autonome », qui décline tous les actes que l’infirmière peut accomplir de sa propre initiative.

Les actes du Rôle Prescrit sont actuellement listés dans le Code de la Santé Publique (CSP), et divisés en sous rubriques :

  • actes réalisables hors présence d’un médecin,
  • actes réalisables en présence d’un médecin pouvant intervenir à tout moment,
  • aide au médecin dans la mise en œuvre de techniques médicales,
  • actes prioritairement réalisés par une infirmière de Bloc Opératoire,
  • actes prioritairement réalisés par une infirmière Anesthésiste,
  • actes prioritairement réalisés par une infirmière Puéricultrice.

Le Rôle Propre, quant à lui, ne se limite pas à une liste d’actes (qui existe par ailleurs dans le CSP), mais découle de la définition des Soins Infirmiers :

Article R.4311-2 du Code de la Santé Publique (CSP)

Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. Ils sont réalisés en tenant compte de l’évolution des sciences et des techniques. Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle :

  • 1º De protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes ou l’autonomie de leurs fonctions vitales physiques et psychiques en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans leur cadre de vie familial ou social ;
  • 2º De concourir à la mise en place de méthodes et au recueil des informations utiles aux autres professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et évaluer l’effet de leurs prescriptions ;
  • 3º De participer à l’évaluation du degré de dépendance des personnes ;
  • 4º De contribuer à la mise en œuvre des traitements en participant à la surveillance clinique et à l’application des prescriptions médicales contenues, le cas échéant, dans des protocoles établis à l’initiative du ou des médecins prescripteurs ;
  • 5º De participer à la prévention, à l’évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse physique et psychique des personnes, particulièrement en fin de vie au moyen des soins palliatifs, et d’accompagner, en tant que de besoin, leur entourage.

Article R.4311-3 du CSP

Relèvent du rôle propre de l’infirmier ou de l’infirmière les soins liés aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie et visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d’autonomie d’une personne ou d’un groupe de personnes. Dans ce cadre, l’infirmier ou l’infirmière a compétence pour prendre les initiatives et accomplir les soins qu’il juge nécessaires conformément aux dispositions des articles R. 4311-5 et R. 4311-6.
Il identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en œuvre les actions appropriées et les évalue. Il peut élaborer, avec la participation des membres de l’équipe soignante, des protocoles de soins infirmiers relevant de son initiative. Il est chargé de la conception, de l’utilisation et de la gestion du dossier de soins infirmiers.

Ainsi, dans son quotidien, l’infirmière suit une Démarche Clinique organisée en deux temps, et s’appuyant sur la méthode classique de la démarche systémique :

1ère temps : Jugement ou Raisonnement Clinique

A partir d’un recueil de données cliniques, et en s’appuyant sur les connaissances dont elle dispose (ses connaissances théoriques, les connaissances de la situation vécue par le patient), l’infirmière pose un Diagnostic Infirmier, c’est-à-dire qu’elle décrit par son langage professionnel un problème réel ou potentiel, voire une hypothèse.

Diagnostic Infirmier (d’après Lynda Juall Carpenito)

Le diagnostic infirmier décrit la réponse humaine (état de santé ou mode d’interaction réel ou potentiel altéré) d’un individu ou d’un groupe, que les infirmières peuvent légalement identifier et pour laquelle elles peuvent prescrire des interventions curatives visant à maintenir l’état de santé ou à en réduire, à en éliminer, ou à en prévenir les altérations.

Diagnostic Infirmier (d’après l’ANADI)

Le diagnostic infirmier est l’énoncé d’un jugement clinique sur les réactions aux problèmes de santé actuels ou potentiels, aux processus de vie d’une personne, d’une famille ou d’une collectivité. Les diagnostics infirmiers servent de base pour choisir les interventions de soins visant à atteindre des résultats dont l’infirmière est responsable.

Le diagnostic infirmier est donc l’aboutissement d’une démarche diagnostique. Il est caractérisé par une définition et des signes, des facteurs de risque ou d’influence qui permettent de le valider. Il implique des actions de soins, c’est-à-dire qu’il préfigure les résultats attendus par la mise en œuvre de ces actions.

Ces actions relèvent de l’aide aux actes de la vie quotidienne, des actes du rôle autonome de l’infirmière (Rôle Propre) ou des actes effectués en collaboration avec le médecin (Rôle Prescrit). Elles sont regroupées en « Interventions de Soins Infirmiers » lesquelles sont, comme les diagnostics infirmiers, classifiées selon une taxinomie internationale. (la « CISI », ou « NIC – Nursing Interventions Classification »).

2ème temps : Jugement Thérapeutique

Le diagnostic donne un sens aux données recueillies concernant l’état de santé du patient et oriente les interventions à mener pour résoudre le problème identifié. L’objectif des soins doit être considéré comme la formulation anticipée du résultat. En effet, de la même façon qu’il existe une taxinomie des Diagnostics Infirmiers, et une Classification des Interventions de Soins Infirmiers, il existe une Classification des Résultats de Soins Infirmiers (la « CRSI », ou « NOC – Nursing Outcomes Classification »).

Ainsi, à tous les niveaux de son raisonnement clinique, l’infirmière dispose de classifications de référence qui l’aident à formaliser sa démarche de soins. Elle peut ainsi, sur la base d’outils validés, mesurer l’amélioration de l’état de santé des personnes dont elle a la charge.

LE ROLE DE COORDINATION DE L’INFIRMIERE DANS LE RESEAU

La place de l’infirmière comme intervenante dans un réseau de promotion de la santé et sa mission de coordination au sein d’une équipe pluridisciplinaire s’appuient sur l’article R.4311-15 du CSP.

Article R.4311-15 du CSP

Selon le secteur d’activité où il exerce, y compris dans le cadre des réseaux de soins, et en fonction des besoins de santé identifiés, l’infirmier ou l’infirmière propose des actions, les organise ou y participe dans les domaines suivants :

  • 1º Formation initiale et formation continue du personnel infirmier, des personnels qui l’assistent et éventuellement d’autres personnels de santé ;
  • 2º Encadrement des stagiaires en formation ;
  • 3º Formation, éducation, prévention et dépistage, notamment dans le domaine des soins de santé primaires et communautaires ;
  • 4º Dépistage, prévention et éducation en matière d’hygiène, de santé individuelle et collective et de sécurité ;
  • 5º Dépistage des maladies sexuellement transmissibles, des maladies professionnelles, des maladies endémiques, des pratiques addictives ;
  • 6º Education à la sexualité ;
  • 7º Participation à des actions de santé publique ;
  • 8º Recherche dans le domaine des soins infirmiers et participation à des actions de recherche pluridisciplinaire.

Il participe également à des actions de secours, de médecine de catastrophe et d’aide humanitaire, ainsi qu’à toute action coordonnée des professions de santé et des professions sociales conduisant à une prise en charge globale des personnes.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

LIENS CONNEXES SUR CE SITE

CONCEPTS DE SOINS

PUBLICATIONS ARSI (Association pour la Recherche en Soins Infirmiers)