REFERENCES REGLEMENTAIRES

Art. R.4371-1 du Code de la Santé Publique : 

Est considérée comme exerçant la profession de diététicien toute personne qui, habituellement, dispense des conseils nutritionnels et, sur prescription médicale, participe à l’éducation et à la rééducation nutritionnelle des patients atteints de troubles du métabolisme ou de l’alimentation, par l’établissement d’un bilan diététique personnalisé et une éducation diététique adaptée.
Les diététiciens contribuent à la définition, à l’évaluation et au contrôle de la qualité de l’alimentation servie en collectivité, ainsi qu’aux activités de prévention en santé publique relevant du champ de la nutrition.

Un métier de la rééducation :

Le diététicien apporte sa compétence scientifique et technique pour assurer la qualité des aliments et des préparations alimentaires, l’équilibre nutritionnel, l’établissement de régimes sur prescription médicale et le respect des règles d’hygiène. Il travaille en collaboration avec des médecins, des gestionnaires ou des chercheurs. Il existe une pluralité des interventions, des modes d’exercice et des statuts pour cette profession.

Le travail du diététicien varie en fonction de la structure dans laquelle il exerce:

  • A l’hôpital, il travaille en collaboration avec des médecins nutritionnistes, il suit le malade de son admission à sa sortie, notamment, il établit un régime alimentaire en fonction de son état de santé.
  • La restauration collective (établissements scolaires, restaurants d’entreprises…) est une autre voie pour le diététicien qui aura alors pour rôle de veiller à l’équilibre nutritionnel des menus servis.
  • Dans l’industrie, le diététicien peut exercer ses compétences dans les services de recherche et de marketing en proposant de nouveaux produits.
  • En cabinet libéral, il reçoit les patients que lui envoient les médecins et soigne les troubles de la nutrition.

A l’heure actuelle, environ 4500 diététiciens exercent en France, dont 98 % de femmes.

UN PEU D’HISTOIRE

Pour Hippocrate (Vème siècle avant Jésus-Christ) la diététique est un art, celui du bien vivre, donc du bien manger, pour conserver la santé et assurer son équilibre. De même, la diététique moderne est destinée à soigner les maladies du savoir-vivre. C’est le comportement dans son ensemble, corps et âme, qui est en cause. Tout cela constitue une entreprise thérapeutique qui touche au plus profond et qui engage l’être même. Dans le latin médiéval le terme « diaeta », emprunté au grec « diaita », signifie : art de vivre. En 1256 émerge la notion de «régime de nourriture», et en 1512 «régime d’abstinence». La diététique est, aujourd’hui, une discipline qui étudie la valeur nutritive des aliments et détermine les régimes alimentaires (Petit Larousse 2005).

NOTRE PHILOSOPHIE DE SOINS

L’alimentation est déterminante pour assurer la vie en fournissant les nutriments nécessaires au fonctionnement de nos cellules, à leur différenciation et croissance, et à leurs tâches quotidiennes de nettoyage.
Au 21ème siècle, les aliments sont en abondance et paradoxalement, de plus en plus pauvres nutritionnellement, avec dans ce sillage l’apparition massive de l’obésité, de maladies métaboliques, de vulnérabilité du système immunitaire laissant place aux mécanismes allergiques et aux souffrances du système nerveux (agitation, difficulté à fixer l’attention, dépression, …).

Tout le monde parle de l’alimentation : à la télévision, à la radio, dans les journaux, chez le médecin… et pourtant, on ne comprend plus rien.

Pour ne donner qu’un seul exemple parmi tant d’autres de l’effet de l’alimentation moderne, nous ne citerons qu’un seul exemple : l’état lance l’opération ‘’un fruit à la récré’’ en finançant l’achat d’un fruit par semaine aux enfants de maternelle et primaire dans les communes qui se seront portées candidates. La motivation de cette action repose sur le constat suivant : ‘’l’information nutritionnelle ne suffit plus à prévenir les conséquences dramatiques d’une mauvaise alimentation’’.

L’équipe d’Astéria par la complémentarité des compétences des différents professionnels de la santé s’engage à accompagner les personnes en quête de retrouver les repères fondamentaux de leur alimentation, entre autre:

  • les diététiciennes ont la compétence d’identifier les besoins nutritionnels spécifiques à chacun, de mettre en évidence les écarts avec les habitudes alimentaires en place, et d’orienter vers de nouvelles habitudes plus adaptées aux besoins vitaux.
  • les psychothérapeutes accompagnent la personne dans la recherche de leurs identifiants affectifs, de leurs choix alimentaires, de leurs repères sociaux et culturels. Ils renforcent ainsi les changements de comportement alimentaire vers les objectifs diététiques visés.
  • les ostéopathes aident la personne à libérer les tensions qui s’opposent parfois aux actions que l’on souhaite mettre en œuvre.
  • les infirmiers cliniciens, par l’approche globale de la personne, harmonisent le travail personnel engagé.

La philosophie de notre métier de diététicienne est motivée par la volonté de vous apprendre à bien manger : c’est un travail de fond qui mène au bien être physique et psychologique.

L’EDUCATION NUTRITIONNELLE

L’éducation nutritionnelle s’inscrit dans l’éducation thérapeutique (domaine nécessitant des compétences spécifiques en diététique, nutrition thérapeutique, sciences humaines) et l’éducation en santé (ces actions sont, très souvent, destinées à des groupes de personnes posant un problème de prévention, elles peuvent être menées par des professionnels de santé, des professionnels sociaux, éducatifs, des psychologues, des pédagogues).
Elle a pour particularité d’intervenir sur des connaissances scientifiques spécifiques liées à la nutrition, au comportement alimentaire, à la sociologie et à la santé de chaque individu.
L’éducation thérapeutique nutritionnelle doit permettre à la personne soignée de s’approprier, c’est-à-dire faire siennes, des connaissances diététiques (nutritionnelles et alimentaires), de leur conférer du sens, de les inscrire dans un projet de vie et de les rendre acceptables dans une perspective de bonne ou de meilleure santé. Elle vise la responsabilisation de la personne soignée et son autonomie.

La démarche de soin diététique est un ensemble d’actions réalisées par un diététicien, s’inscrivant dans le soin nutritionnel. Elle a pour finalité de garantir des apports nutritionnels quantitativement et qualitativement conformes à l’état physiologique des personnes, à leur pathologie et aux traitements poursuivis, tout en tenant compte de leurs préférences, de leurs habitudes culturelles et religieuses, de leurs capacités individuelles, et en préservant le plaisir de s’alimenter. La démarche de soin diététique apporte un cadre à la consultation diététique et comporte des spécificités en termes d’outils, de stratégies et d’évaluation, selon les orientations des consultations. Ces consultations comprennent :

  • le recueil de données générales et spécifiques ;
  • le diagnostic diététique ;
  • la coordination et la planification des actions ;
  • la mise en œuvre des actions spécifiques du diététicien ;
  • l’évaluation de l’efficacité des actions et les réajustements.

Le diagnostic diététique est une étape essentielle de la démarche de soin diététique. Il s’appuie sur le raisonnement clinique du diététicien à partir d’un recueil systématique et détaillé d’informations concernant l’analyse du bilan diététique, des désordres nutritionnels, des objectifs médicaux, du vécu et des habitudes de vie de la personne.
Il aboutit à la construction d’une stratégie diététique personnalisée :

  • formulation d’objectifs diététiques à visée nutritionnelle réalisables par la personne soignée,
  • propositions d’actions de soins négociées,
  • évaluation.

Le diagnostic diététique tient compte des composantes médicales, psychoaffectives, sociales et personnelles, de l’évaluation des motivations et des attentes, des habitudes de vie, en particulier de l’activité physique, et des consommations alimentaires de la personne. Les objectifs diététiques qui en découlent sont intégrés dans les objectifs nutritionnels. Ceux-ci peuvent nécessiter, pour être atteints, l’intervention d’autres professionnels de santé (ergothérapeute, infirmière, kinésithérapeute, orthophoniste, psychologue, sage-femme, etc.), ainsi que des actions de support (organisation de l’aide au repas, livraison, etc.).

(Source : ADLF – HAS (service des recommandations professionnelles), La consultation diététique réalisée par un diététicien, Janvier 2006).