REFERENCES REGLEMENTAIRES

Extraits du Décret N° 2007- 435 du 25 Mars 2007 relatif aux actes et aux conditions d’exercice de l’ostéopathie : 

Les praticiens justifiant d’un titre d’ostéopathe sont autorisés à pratiquer des manipulations ayant pour seul but de prévenir ou de remédier à des troubles fonctionnels du corps humain, à l’exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agents physiques. Ces manipulations sont musculo-squelettiques et myo-fasciales, exclusivement manuelles et externes.
Ils ne peuvent agir lorsqu’il existe des symptômes justifiant des examens paracliniques.
Pour la prise en charge de ces troubles fonctionnels, l’ostéopathe effectue des actes de manipulations et mobilisations non instrumentales, directes et indirectes, non forcées, dans le respect des recommandations de bonnes pratiques établies par la Haute Autorité de Santé (HAS).

Les praticiens sont tenus, s’ils n’ont pas eux-mêmes la qualité de médecin, d’orienter le patient vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou un traitement médical, lorsqu’il est constaté une persistance ou une aggravation de ces symptômes ou que les troubles présentés excèdent son champ de compétences.

Le praticien justifiant d’un titre d’ostéopathe ne peut pas effectuer les actes suivants :

– Manipulations gynéco-obstétricales
– Touchers pelviens

Après un diagnostic établi par un médecin attestant l’absence de contre-indication médicale à l’ostéopathie, le praticien justifiant d’un titre d’ostéopathe
est habilité à effectuer les actes suivants :

– Manipulations du crâne, de la face et du rachis chez le nourrisson de moins de six mois
– Manipulations du rachis cervical

En dehors des deux dispositions précédentes, l’ostéopathe est habilité à corriger tout défaut (*) palpable réversible.

(*) Voir ci-dessous le sens de ce mot.

NOTRE HISTOIRE

Le 22 Juin 1874 : Andrew Taylor Still

Le 22 juin 1874 A.T Still, chirurgien des armées nordistes redécouvre plus qu’il n’invente un principe fondamental qui va lui permettre désormais de soigner ses patients d’une manière radicalement novatrice et tout à fait personnelle qu’il n’appellera que bien plus tard « Ostéopathie ».

Dans sa préface du traité de médecine ostéopathique du docteur Alain Abehsera, le Professeur Pierre Cornillot, doyen de la Faculté de Médecine de Bobigny, nous invite à la réflexion suivante :

« Cent ans n’ont pas suffi à rayer l’Ostéopathie de l’histoire des pratiques médicales, comme deux cents ans n’ont pas eu raison de l’homéopathie, ni cinq mille ans de l’acupuncture… C’est au moment où la médecine scientifique impose ses vues et connaît la gloire que se développe à contre jour , comme une nécessité, un autre discours médical et thérapeutique dont la mission semble être de conserver à la médecine sa véritable profondeur de champ ».

Le principe fondamental

Le principe fondamental du Docteur Still qui s’applique merveilleusement bien au corps humain est que la structure et la fonction sont indissociables. Il existe une infinité d’exemples illustrant qu’un défaut de structure implique un défaut de fonction. Si votre jambe est cassée vous ne marchez plus. Il existe autant d’exemples illustrant qu’un rétablissement de la structure restaure la fonction perdue. Quand votre fracture sera consolidée, selon que vous soyez plâtré ou opéré vous marcherez à nouveau. L’exemple est bien entendu emprunté à la médecine orthopédique que nous connaissons tous.

En ostéopathie les problèmes de structure qui sont appréhendés sont minimes, biens plus subtils, invisibles à la radiographie et en règle générale avec des conséquences bien moindre. Une fonction, fort heureusement, n’est pas obligatoirement interrompue, elle peut être seulement diminuée ou douloureuse. Je marche mais en boitant, je digère mais plus lentement, je dors mais d’un mauvais sommeil. L’art ostéopathique dans sa pratique au quotidien est d’emblé celui du millimètre et du petit gramme. En restaurant la mobilité de la structure, il a pour but de libérer la fonction.

Le corps humain est un ensemble

Le corps humain est un ensemble de masses solides, liquides et gazeuses ; on rejoint la notion de structure, masses solides articulées entre elles et entre lesquelles s’infiltrent des nerfs et des vaisseaux, on rejoint la notion de fonction. Fonction circulatoire pour l’exemple des vaisseaux, fonction neurologique pour l’exemple des nerfs et fonction articulaire, de mobilité, de déplacement du corps dans l’espace si l’on retient l’exemple de masses solides articulées. Les masses du corps peuvent par inertie se déplacer, c’est-à-dire modifier leurs rapports. Lorsque la modification des rapports anatomiques dans l’orbite du millimètre est à l’origine d’une douleur, d’une gène fonctionnelle, ou d’un tout autre symptôme elle est du domaine de l’ostéopathie.

La notion d’articulation en ostéopathie

La notion d’articulation en ostéopathie revêt un sens plus large que dans le langage commun où elle concerne les seuls os du squelette. Elle concerne les interlignes articulaires mais aussi les plans de glissement entre deux muscles, entre un tendon et sa gaine, entre deux viscères, entre différentes structures du crâne, on parle alors d’interface.

L’ostéopathe intervient

(*) L’ostéopathe intervient chaque fois qu’il est possible de relier une plainte ou un symptôme à un défaut palpable réversible. On entend par défaut un déficit de mobilité.

L’organisme humain est un ensemble

L’organisme humain est l’ensemble des fonctions du corps humain mais c’est aussi l’ensemble des rapports qu’il existe entre toutes les parties du corps… toujours la dualité structure / fonction. Quittons un instant notre coquille et intéressons nous à ce que fait l’homme au quotidien.

L’homme fait tout ce que nous voyons chez chacun d’entre nous

L’homme fait tout ce que nous voyons chez chacun d’entre nous. Il se déplace, il court, il travaille, il fait du sport, il construit des immeubles, il peint des tableaux, il joue de la musique, il fait l’amour, il s’amuse. Pour paraphraser les Hippies, il « fait l’amour et la guerre ». Il est créatif, il apprend, il enseigne, il éduque et tout ceci en éprouvant sentiments et émotions : colère, joie, peur ou tristesse. Voilà à quoi sert un organisme en bonne relation avec sa structure. Et c’est bien cela qu’un ostéopathe aura en tête : restaurer la fonction, lui redonner tout son potentiel, toute sa plénitude. Pour se faire, il a un outil extraordinaire : le diagnostic ostéopathique.

LE DIAGNOSTIC EN OSTEOPATHIE

Le diagnostic en ostéopathie est l’étape la plus importante de la consultation. Avant le traitement manuel l’Ostéopathe pose dans un ordre qui n’est pas forcément chronologique :

1. Un diagnostic d’exclusion

Si l’Ostéopathe intervient chaque fois qu’il est possible de relier une plainte ou un symptôme à un défaut palpable réversible il s’agit le plus souvent d’un trouble fonctionnel à l’exclusion de toute pathologie organique et ne présentant pas d’aggravation ou d’apparition de nouveaux symptômes.

2. Un diagnostic en ostéopathie

Le point de départ en est le symptôme. Il faut respecter le symptôme qui est davantage un effort naturel d’auto-guérison qu’un véritable effort consenti par le patient pour guider le praticien. Symptôme dont il faut vite s’éloigner car il ne reflète que le dommage causé. Le point d’arrivée en est la « lésion primaire » qu’il faut débusquer et qui est responsable du problème, presque toujours à distance du symptôme. C’est le coupable. Marchez sur la queue d’un chat et vous verrez qu’à l’autre bout, il miaule. Entre le dommage et le coupable un lien à établir et nous avons dit que ce lien peut être mécanique, circulatoire, nerveux ou émotionnel. Ce lien c’est le témoin.

3. Un diagnostic de convergence

Si vous voulez que le témoin vous conduise au coupable il faut le suivre jusqu’à la lésion primaire, l’Ostéopathe utilise pour ce faire son outil le plus efficace : le toucher. Les grands sommeliers et les grands « nez » qui conçoivent les parfums et dont personne ne conteste le talent sont capables d’identifier 2000 essences différentes. En Ostéopathie le diagnostic est mené comme une véritable enquête policière, avec beaucoup de doigté.

Le traitement d’un Ostéopathe est exclusivement manuel 

Le traitement d’un Ostéopathe est exclusivement manuel en effet l’Ostéopathe n’ajoute rien au corps qui n’y soit déjà. Le deuxième grand principe de l’ostéopathie est le suivant : l’organisme humain porte en lui de grandes capacités d’auto-guérison. « Quand le corps peut se corriger lui-même, il faut le laisser faire ».

Un contre sens à ne pas commettre 

Un contre sens à ne pas commettre est d’associer l’ostéopathie aux seules manipulations ostéo-articulaires voire de confondre l’ostéopathie aux manipulations vertébrales ce qui est un non sens même si par son étymologie ostéopathie signifie : pathologie de l’os. Il y a autant de lésions ostéopathiques que d’articulations rigides et d’interfaces souples. Or il va sans dire qu’une technique dite viscérale n’a rien de commun avec une technique vertébrale. Une technique réalisée sur le crâne d’un jeune enfant est encore bien différente.

Il existe donc un grand nombre de familles de techniques et théoriquement le champ d’action de l’Ostéopathie est très étendu. Pourtant, ces mêmes limites sont implicites dans notre définition, nous dit le Docteur Alain Abehsera :

  • Là où il n’y a plus d’articulation, soit par ankylose définitive, soit par destruction (la gangrène par exemple): les cas chirurgicaux.
  • Là où les forces du corps sont si épuisées ou inadéquates (carences ou maladies congénitales) qu’un rétablissement des rapports articulaires ne rétablirait aucune fonction utile ou efficace à elles seules (même si elles peuvent dans certains cas apporter un complément antalgique).

L’OSTEOPATHIE AU SEIN DU RESEAU ASTERIA

Les infirmières qui sont à l’origine du projet nous ont invité, nous ostéopathes, à intégrer le réseau Astéria et nous les avons rejoint sur le terrain en compagnie des psychologues et des diététiciennes. Après deux années de réflexion, de construction et d’action auprès du public nous établissons un tout premier bilan. Nous avons eu une belle occasion d’aller à la rencontre de patients qui découvraient notre profession et qui pour la plupart n’auraient pas eu, sans l’existence d’Astéria, la possibilité de bénéficier de nos bons soins.

Cette démarche est très enrichissante pour les praticiens que nous sommes, en effet en clientèle de ville se sont habituellement les patients qui viennent à nous. Le travail en équipe nous a permis de sortir de nos cabinets feutrés. Les tables rondes autour des dossiers et le dialogue avec les partenaires institutionnels, que nous rencontrons l’année durant, nous amènent à un autre niveau de réflexion et nous ont fait toucher du doigt les difficultés rencontrées quand on veut mener à bien une politique de santé publique. Le terrain, toujours fertile, nous a placé face à notre responsabilité individuelle quant à la détresse humaine.

Cette année notre équipe est intervenue essentiellement auprès d’une population âgée et a mis en place une véritable expertise spécialisée. Cette même expertise est collégiale donc le lien est établi entre nous, tout ceci est fort logique car le lien doit exister également entre tous les besoins de santé du patient. Des ouvertures concrètes sont proposées à nos patients pour l’avenir, des espoirs suscités. De nouvelles questions se posent comme par exemple l’évolution de la prise en charge sur le long terme ou encore la mise en place d’échelles d’évaluation.

Les Ostéopathes du Réseau ASTERIA (Septembre 2008)